Selon le rapport déposé par l’Institut de recherche en économie contemporaine[1], la crise sanitaire a accentué l’importance de la R&D, de l’innovation et, surtout, de la modernisation technologique des entreprises manufacturières. Les dépenses en R&D engagées par ces entreprises sont, en moyenne, assez inférieures à celles des principaux concurrents et partenaires commerciaux du Québec. Par ailleurs, la productivité est généralement inférieure à celle des autres économies avancées. Ce retard est en partie compensé toutefois par une productivité du capital supérieure à la moyenne.
Si, de manière générale, le manufacturier québécois semble avoir accumulé un certain retard en ce qui concerne l’adoption de la robotique et d’autres technologies d’automatisation 3.0., on peut remarquer, en revanche, que dans bien des secteurs, le Québec manufacturier semble être passé directement au 4.0. et avoir ainsi accumulé une légère avance sur ses concurrents nationaux et, parfois, internationaux.
Il faut par ailleurs faire une distinction entre les secteurs manufacturiers de faible ou de moyenne-faible technologie (comme la fabrication des aliments) et les créneaux de moyenne-haute ou de haute technologie (comme l’aérospatiale), qui n’ont souvent pas les mêmes besoins ni les mêmes moyens et ne sont donc évidemment pas aux mêmes niveaux. En ce qui concerne les créneaux de moyenne-haute technologie, le Québec manufacturier se situe parfois parmi les leaders à l’échelle internationale (c’est le cas en ce qui concerne l’utilisation de l’infonuagique, de l’intelligence artificielle et de l’impression 3D).
Il s’avère également que la densité robotique (robots opérationnels par tranche de 10 000 employés) au Québec est assez comparable à celles des autres économies avancées ou alors même, légèrement supérieure; c’est le cas dans les secteurs de la machinerie, de l’aéronautique, ainsi que des produits chimiques et pharmaceutiques. Les pays qui performent le mieux en termes de densité robotique manufacturière sont pour la plupart de grandes puissances de l’industrie automobile, car cette dernière est de loin la plus automatisée parmi les différents secteurs manufacturiers. Mais si on se donne la peine d’exclure de l’équation l’industrie automobile, un portrait nuancé de la situation apparaît : à 89 robots/10 000 employés, les entreprises manufacturières québécoises surpassent le niveau canadien (88) et distance le Royaume-Uni (53) comme, d’ailleurs, la moyenne mondiale (82) ou des économies avancées sans secteur automobile, telles que l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège et l’Irlande. Le Québec n’est même pas très loin de la Chine (126 robots/10,000 employés).
Les installations annuelles, comme le stock de robots industriels opérationnels du Canada, restent très fortement concentrées en Ontario, ce qui reflète l’importance de l’industrie automobile dans cette province. En revanche, le Québec a effectué un « grand rattrapage », s’étant robotisé beaucoup plus rapidement que l’Ontario. De 2011 à 2020, le stock de robots opérationnels de l’industrie manufacturière au Québec a explosé de plus de 160% (passant de moins de 1400 à près de 3700 robots), alors que cette croissance n’a été que d’environ 30% en Ontario (de 18 800 à 24 200 robots).
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À propos du CRVI
Le Centre de robotique et de vision industrielle inc. (CRVI) est un centre collégial de transfert technologique situé au cégep de Lévis. Depuis 1984, le CRVI fait partie intégrante du système d’innovation au Québec.
C’est par le biais de la recherche appliquée, du transfert technologique et de l’accompagnement dans les domaines de la robotique industrielle, de la vision numérique et de l’intelligence artificielle que le CRVI soutient les entreprises désirant accroître leur productivité et leur compétitivité par l’innovation. Ce faisant, le CRVI est un acteur incontournable au Québec dans l’implantation des technologies de pointe, essentielles pour une réelle transition vers l’industrie 4.0.
Le CRVI compte sur une équipe multidisciplinaire composée d’experts et sur des infrastructures de recherche comprenant des équipements industriels et des laboratoires à la fine pointe de la technologie. Privilégiant une approche collaborative, le CRVI est membre du réseau Synchronex, de QuébecInnove ainsi que de multiples regroupements sectoriels qui lui permettent d’optimiser la création de valeurs et d’innovations pour ses clients.
[1] https://irec.quebec/publications/rapports-de-recherche/le-manufacturier-quebecois-face-a-la-revolution-techno-industrielle-mondiale-caracteristiques-economiques-robotisation-et-maturite-technologique-comparees
